Introduction
La femme en période de menstruation, bien qu’exemptée de la prière et du jeûne pendant le Ramadhan, n’est nullement mise à l’écart des actes de dévotion et de piété qui caractérisent ce mois béni. Les enseignements prophétiques, ainsi que les interprétations des savants, offrent une panoplie d’activités spirituelles permettant à toute femme de cultiver sa foi et de se rapprocher d’Allah, malgré l’incapacité de participer à certaines pratiques rituelles.
Le Prophète, paix et bénédictions sur lui, nous est présenté comme un exemple de dévotion particulièrement intensifiée durant les dix dernières nuits de Ramadhan, recherchant la Nuit du Destin, comme rapporté par les compilations authentiques de Bukhari (2024) et Muslim (1174) d’après Aïcha, que Dieu soit satisfait d’elle. Elle narre comment le Prophète ceignait son pagne, vivifiait sa nuit et éveillait sa famille pour les prières nocturnes, illustrant ainsi l’importance de maximiser les actes de piété durant cette période.
L’animation de la nuit (qiyam al-layl) durant les dix derniers jours n’est pas exclusivement réservée à la prière. Elle comprend la lecture du Coran, le dhikr (les invocations), l’istighfar (la demande de pardon), et le dua (les supplications), permettant ainsi à la femme menstruée de participer pleinement à la spiritualité de ces nuits bénies. Des savants comme Al-Hafiz et An-Nawawi ont interprété l’expression “animer la nuit” comme l’engagement dans la veille et la dévotion, incluant diverses formes d’adoration.
Par rapport à la lecture du Coran durant la période de menstruation, la question est sujette à divers avis juridiques au sein de la communauté savante musulmane. Alors que la majorité des juristes se prononce contre la récitation du Coran par la femme en état de menstruation, se basant entre autres sur des narrations attribuées à Ali ibn Abi Talib et Ibn Omar, signalant une interdiction de lire le Coran dans un état d’impureté majeure, d’autres savants, à l’instar de l’imam Malik et selon une narration de l’imam Ahmad, approuvée par Ibn Taymiyyah, estiment que rien n’empêche juridiquement la lecture du Coran par la femme menstruée, surtout en cas de crainte d’oubli ou pour l’apprentissage.
Il est important de souligner que la discussion précédente concerne spécifiquement la récitation du Coran par cœur par une femme en période de menstruation. Quant à la lecture directe du Coran à partir d’un mushaf (copie physique du Coran), la question est régie par une règle distincte. La position dominante parmi les érudits est l’interdiction pour une personne en état d’impureté rituelle (hadath) de toucher le mushaf.
Rattraper le jeûne non accompli
En ce qui concerne les femmes en période de menstruation, bien qu’elles soient invitées à assister et à écouter le sermon de l’Eid, elles ne doivent pas s’asseoir dans la mosquée même, conformément aux règles générales qui interdisent aux menstruées de rester dans la mosquée. Néanmoins, si un espace adjacent à la mosquée est préparé spécifiquement pour elles par les responsables, leur présence est permise, car elles ne pénètrent pas dans l’espace de la mosquée proprement dit.
La participation à la prière de l’Aid pour les femmes menstruées
Dans les enseignements de l’islam, la miséricorde et la compréhension pour les différentes situations personnelles sont fondamentales, particulièrement en ce qui concerne les obligations de jeûne pendant le mois de Ramadhan. Si une femme est incapable de jeûner à cause d’une maladie ou parce qu’elle allaite, elle est excusée de ne pas jeûner jusqu’à ce qu’elle soit en mesure de compenser ces jours. La concession islamique reconnaît que si Ramadhan arrive à nouveau avant qu’elle n’ait pu rattraper les jours manqués en raison d’une excuse valide, elle peut continuer à retarder le jeûne jusqu’à ce qu’elle soit capable de le faire sans préjudice pour sa santé ou ses responsabilités envers son enfant.
Toutefois, si une femme retarde le rattrapage du jeûne, au-delà du ramadhan suivant , sans raison valable, cette attitude est considérée comme répréhensible. Aïcha, que Dieu soit satisfait d’elle, a illustré cette directive en mentionnant qu’elle ne pouvait compenser les jours de jeûne manqués que durant Sha’ban, juste avant le Ramadhan suivant, montrant ainsi une diligence et une obligation à accomplir ces jeunes compensatoire avant l’arrivée du mois de Ramadhan suivant.
Il est important pour une personne de réfléchir sincèrement à ses propres circonstances pour déterminer si elle a véritablement une excuse valide pour reporter le jeûne. Si l’excuse n’est pas valable, elle doit se repentir auprès d’Allah, s’empresser de compenser les jours manqués et, conformément à l’opinion de certains compagnons du Prophète, nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné en signe de pénitence.
Quelques recommandations pour le jour de l’Eid
Les traditions islamiques prescrites pour les musulmans lors de la célébration des jours de l’Eid sont conçues non seulement pour honorer ces occasions spéciales mais également pour renforcer la gratitude envers Allah, la cohésion sociale et le sentiment de communauté.